Le nouveau Référentiel Général de l’Ecoconception des Services Numériques, le RGESN 2024, a été présenté et lancé de manière officielle ce 17 mai 2024 par l’ARCEP au CNAM de Paris.
Téléchargez le document completLes nouveautés du RGSEN 2024
Le RGESN 2024 (Référentiel Général d’Écoconception des Services Numériques) introduit plusieurs nouveautés par rapport à sa version précédente de 2022, reflétant une volonté d’approfondir les pratiques d’écoconception dans le numérique.
- Réduction et réorganisation des critères : Le nombre de critères est passé de 79 à 78, répartis en trois niveaux de priorité (prioritaire, recommandé, modéré). Cette réorganisation vise à aider les entreprises à prioriser leurs actions en fonction de l’impact environnemental.
- Introduction de nouvelles catégories : Une nouvelle catégorie spécifique à l’algorithmie et aux services utilisant l’intelligence artificielle a été ajoutée. Elle comprend des critères relatifs à l’entraînement des modèles, à la gestion des données et à l’optimisation des algorithmes, avec un accent sur la frugalité et la responsabilité dans l’utilisation des données.
- Enrichissement des fiches pratiques : Les fiches thématiques ont été enrichies pour offrir plus de détails, incluant désormais des encadrés sur les niveaux de difficulté, les métiers concernés, et les stratégies de décommissionnement des ressources.
- Nouvelles directives pour l’hébergement : Le référentiel recommande désormais une localisation des données dans des pays à faible intensité carbone plutôt que la simple réduction de la distance avec l’utilisateur final, soulignant l’importance de l’impact environnemental de l’hébergement.
- Améliorations spécifiques : Des recommandations plus précises ont été apportées dans divers domaines, tels que l’utilisation des polices de caractères, l’optimisation des vidéos, et la conception mobile-first des interfaces utilisateurs.
- Outils et moyens de contrôle : De nouveaux outils et moyens de contrôle sont mis à disposition pour faciliter la déclaration d’écoconception et le calcul du score d’avancement des projets numériques, ce qui permet une évaluation plus dynamique de la maturité environnementale des services.
Ces évolutions montrent un effort continu pour pousser les pratiques d’écoconception dans le domaine numérique en France, tout en proposant des outils pratiques pour les entreprises qui souhaitent s’engager dans cette démarche.
La genèse du RGESN 2024
Ce référentiel général de l’écoconception des services numériques s’inscrit dans une démarche plus large initiée par la loi REEN (Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique), adoptée en 2021, qui visait à réduire l’impact environnemental des technologies numériques, notamment en établissant des cadres pour l’écoconception des services numériques.
La première version du RGESN avait été publiée en 2022 par la DINUM (Direction interministérielle du Numérique) et elle était déjà très utilisée, notamment pour les services web.
Ce nouveau RGESN 2024 a été officialisé ce vendredi 17 mai 2024 par l’ARCEP, et l’ARCOM, et il est maintenant sous la responsabilité de l’ARCEP.
Ce référentiel marque la volonté de l’État français de réduire l’impact environnemental du secteur numérique et de promouvoir des pratiques de développement durable au sein des administrations publiques françaises.
Le RGESN 2024, moteur du numérique responsable en Europe ?
Aujourd’hui, un consensus européen se profile autour de cette frugalité que doit trouver le numérique.
Nous ne pouvons plus en effet nous passer du numérique qui nous permet de répondre à des défis majeurs. Mais pour que la solution ne soit pas pire que le problème solutionné, notamment dans son impact environnemental, il faut bien que cet outil, le numérique, soit aussi responsable et vertueux.
Il est donc nécessaire de mener de concert à la fois l’éco-responsabilité et le développement numérique.
Ambitieux, ce nouveau référentiel général de l’écoconception des services numériques, disponible en anglais, se veut être donné en exemple et être utilisé au niveau européen.